LES OCCASIONS DE RIRE NE SONT PAS SI FREQUENTES (2)
MARX & LES CYBERNETICIENS,
d’Althusser à Anselm Jappe
Le Fétiche de la lutte des classes
Thèses pour une démythologisation du marxisme
Robert Kurz et Ernst Lohoff
Suivi de l’appendice
Le Manifeste du parti communisme au prisme du double Marx
de Robert Kurz
Traduit de l’allemand par Wolfgang Kukulies.
En commande également sur le site Editions Crise & Critique
Aucun principe du marxisme ne semble plus fondamental que la division de la société en classes sociales. La classe, l’intérêt de classe, la lutte des classes, l´histoire de la lutte des classes semblent constituer l’alpha et l’oméga de la théorie marxiste. Pourtant, l’œuvre principale de Marx ne s’intitule pas « La Classe » et ne commence pas par cette catégorie, mais plutôt par celles de la marchandise et de la forme-valeur. Et si Le Capital s’achève bien par la déduction systématique des classes, cette position révèle que les classes sont en fin de compte une catégorie secondaire et dérivée dans le riche appareillage théorique du Marx de la maturité : les classes sociales ont en fait un lien étroit avec la théorie du fétichisme de la marchandise*. Or, quelles que soient ses variantes, le marxisme traditionnel a mis sens dessus dessous cette relation entre les catégories de base du capitalisme et leurs enveloppes sociologiques. Les classes ont été prises à tort pour des sujets dépourvus d’aprioris sociaux et semblaient* alors subsumer l’ensemble des catégories reproductives du capital sous la raison dernière d’une subjectivité sociologique.
Dans un texte incisif et fondateur pour le renouveau de la gauche anticapitaliste, Robert Kurz et Ernst Lohoff prennent le parti de remettre sur pieds l´étincelante critique marxienne de l´économie politique dans son rapport aux classes sociales, à partir d´un commentaire précis de l´œuvre de la maturité de Marx, et ce, par-delà son travestissement en un sociologisme superficiel affirmatif et une métaphysique du sujet prolétarien révolutionnaire.
Robert Kurz (1943-2012) et Ernst Lohoff (1960-), qui ont longtemps fait partie ensemble du groupe Krisis, sont parmi les principaux théoriciens de la « critique de la valeur » et de la « critique de la valeur-dissociation », des courants internationaux élaborant une critique radicale du capitalisme fondée sur une relecture novatrice de Marx, à contre-courant du marxisme traditionnel.
*souligné par birnam.fr