
« Le législateur des thuriens ordonna, que quiconque voudrait ou abolir des vieilles lois, ou en établir une nouvelle, se présenterait au peuple la corde au col : afin que si la nouvelleté n’était approuvée d’un chacun, il fût incontinent étranglé. » Montaigne
La revue Balise Ouvrante * est actuellement et sans conteste, nous le disons sans grand risque de nous tromper (1), le plus bel exemple de « trouvisme conceptuel » à géométrie variable, dans une société où il est plus qu’évident, pour les veaux de l’intelligentsia réformée, qu’une rivière est deux choses différentes selon qu’ils paissent sur l’une de ses berges ou sur l’autre, en regardant passer les débris de leurs ambitions. Ce « trouvisme » est l’un des exercices élémentaires de la lecture opacifiante dont nous avons déjà signalé l’existence à propos de l’un des groupes de Cassandres aux yeux crevés de l’avant-garde acceptée : Palim Psao. Celui-ci avait au moins, et c’est un mérite que nous saluons ici, l’audace de ne point mener ses conquêtes, en matière de démantèlement de la critique, plus loin que ses illusions sur nombre de sujets devenus académiques, à force de répétitions médiatiques intéressées, ne le permettaient. Ce trouvisme débile constituait l’une des caractéristiques les plus tordantes de leur langage de noix creuses, de traits d’unions et de pléonasmes. Il les a enfermés, les brise et les émiette de manière instructive, dans leur Diên Biên Phù anti-complotiste. Mais le « wording » de la confusion opérationnelle de la revue « Balise Ouvrante » a récemment établi, en revanche, une rare performance en matière de retraitement sémantique de l’ancienne critique sociale. Celle-ci est désormais ouverte à tous les vents méphitiques de la post-modernité et aux girouettes notoires de la déconstruction (2). Il s’agit, pour les diffuseurs de cette vérole, de délayer leurs anciennes prétentions à refaire le monde dans la vase de théories imbitables qui n’ont jamais servi qu’à la promotion rapide de leurs auteurs ou de ceux – les agents orange – qui s’acharnent à les diffuser auprès d’une clientèle d’ahuris issus de la frange la mieux informée de la classe moyenne ; celle qui a toujours accepté, et s’en vante parfois, d’avoir les mains vides avant de se résigner à les salir et ainsi les remplir. On doit considérer cette critique décomposée comme une illustration supplémentaire du marasme dans lequel a sombré une pensée prétendument radicale depuis qu’elle broute à tous les reposoirs médiatiques qui l’encouragent. Elle n’a de cesse que de tourner à vide autour de ses fétiches habituels et de ses manques coutumiers, de ses minuscules pratiques vérolutionnaires et de ses phantasmes de renouvellement de choses dont nous n’avons pas encore oublié les raisons pour lesquelles elles furent inventées et comment elles furent répandues sur des innocents comme du défoliant au Vietnam, et par quels canaux extraordinaires. Cette fausse critique est devenue, sans rémission possible et en multipliant les clichés de son vaporeux néant pris sur le vif, l’un des symptômes les plus visibles et les plus risibles de la décadence générale de l’explication et de l’abolition de la raison.
Ce supplémentaire exorcisme sémantique, une « conjuration » des verrues chez des valétudinaires de l’utopie – on ne dit plus, par politesse, « empalement » chez les eunuques de leur coin – destiné aux ploucs de la classe moyenne et à leur progéniture, a été élaboré non seulement pour nous vendre, comme d’habitude, les salades forcées et les truismes d’un tunnel de maraîchage lexical (3), au milieu de tant d’autres inclusives fatrasies idéologiques élevées sous les amers plastiques de l’opposition contrôlée, mais aussi pour qu’une partie spécifique de l’intelligentsia cybernétique assure son aggiornamento après ses récents fourvoiements au service de la classe dominante et de sa garenne intellectuelle, qu’il fallait protéger de quelques incursions mal intentionnées et de quelques abattages de statues. Il lui faut reprendre le contrôle idéologique d’une partie de sa clientèle qui lui a échappé depuis peu en lui faisant part, dans ses divers navets de l’enfer, de la poursuite de ses belles intentions en les combinant avec ce que ces adeptes de la société cybernétique s’étaient acharnés à nier hier encore en le brocardant sous des noms à l’infâmie toute relative, et aux définitions falsifiées. Il s’agit de doter à nouveau ce personnel d’une conscience clefs en main, volontairement limitée et tenue en laisse par les habituels poncifs philosophico-littéraires de la critique sociale démantelée, par les abracadabras et les rituels sous lesquels cette intelligentsia dissimule sa soumission inventive et rusée : son antifascisme renouvelé par un aplatissement idéologique de circonstance au service de la « société cybernétique » (cf. Lundimaton, organe caudal d’agitation pris dans la glace du transhumanisme queer). Quoique appelée à produire ses agencements discursifs plus ou moins cohérents de simulacres pendant la virtualisation de la réalité – théories en miroir, informations, œuvres d’art, structures de contrôles, études quantitatives, médiatisation, engrammes cognitifs basés sur les passions simples, manipulations diverses, fausses oppositions et véritables associations et compérages – elle s’en démarque, aussi, illusoirement, en imprimant à ses présupposés et aux dogmes qu’elle élabore à partir d’une telle matière première, une fausse négativité basée sur quelques transgressions attendues et programmées. Ce sont d’utiles et nécessaires – comment peut-on l’ignorer ? – accélérateurs de conversion cybernétique du capitalisme (4) ; et cela en acceptant les rigueurs d’un dépaysement obligatoire et régulier en matière de saisie linguistique du réel. Réel qui est réduit à un ensemble de procédés rhétoriques et lexicaux changeants selon l’auditoire auquel l’on s’adresse. Les noms, nous le savons d’expérience dans cette société, ont une extraordinaire tendance à muter plus vite que les choses qu’ils prétendent désigner. Choses qui, aussitôt la sentence rendue, sont sommées, par d’incroyables autorités, de disparaître sans bruit quand elles ont perdu légalement leurs noms, afin de soutenir la valeur des extraordinaires copies qui paraissent et rassasient toutes les faims disponibles en matière d’affabulation. La première règle dans ce domaine étant de respecter, sinon d’affrioler, les goûts ordinaires des subalternes en matière d’innovation, de progrès et d’originalité (4). Les désignations sont donc soumises à l’obligation de réactualisations périodiques afin que le territoire du désastre, mis en tenue de camouflage, sombre dans un secret propice comme naguère à Tchernobyl – il faut qu’il meure sans publicité en tenue de léopard. Il est donc nécessaire à cette fin que les pratiques de gestion et de remodelage de la réalité utilisées par les managers du sociétal restent hiéroglyphiques. Ce sont des opérations de guerre et de police planifiées jusqu’au vocabulaire sélectionné et employé dans ce but. Rien ne pouvant être formulé de manière compréhensible pour le commun des mortels : les grosses tromperies des subalternes ont pour but de mettre les esclaves dans la gueule de leurs maîtres…
Il faut remarquer que de ce qu’il est destiné à gérer en priorité – l’élémentariat –, cet inventif groupe social, la logocratie, essentiellement parasitaire – exploiteuse – dans son mode de vie, s’en dissocie en permanence par un grain de différence que surmonte un désespoir calibré qui retombe toujours du côté du manche. C’est une sorte de « tunning » qui n’excepte rien de ce que cette élite de subalternes est condamnée à toucher – sa malédiction. Cela recouvre aussi bien son immonde sexualité dirigée, son habitat et ses divertissements, ses goûts culinaires, ses patois de circonstances et ses performances, ses contestations prévues et ses excitations, le profilage de ses choix de conscience et sa résistance alanguie dans son biotope artificialisé… Nous sommes également, avec cette « Balise Ouvrante », face à l’ouvrage kitsch férocement pédagogique d’authentiques travailleurs sociaux – les normo-marginaux – qui ont à cœur de défendre les intérêts de leur groupe social menacé de disparaître, à son tour et par simplification, dans le tourment cybernétique que ce groupe a pourtant contribué docilement et puissamment à mettre en place – tant que c’était les autres qui en prenaient plein la gueule, ils n’avaient aucune raison de relever la leur de la pitance octroyée. Mais bientôt nous ne trouverons plus chez eux un seul foulcaldien fabriqué à la main, sinon comme une curiosité archivée dans les collections de personnages en papier mâché d’une lointaine zad, car ce qu’ils font, la machine peut tout aussi bien le faire, mieux, plus rapidement et plus utilement car comme disait l’autre : « La cybernétique est l’art des actions efficaces » (7) …
Il est à espérer, à l’épuisante lecture de ce patchwork aux hormones emballé dans du papier cloaque et dégagé sur tapis roulant, en fin de ponte, de son sombre volailler deleuzo-foucaldien, que l’on nous fournisse enfin, de grâce, de maigres plagiats indicatifs – à cœurs vaillants, rien d’impossible – plutôt que ces répétitions désordonnées de descriptions interminables émises par des caves qui viennent de se réveiller, avec leurs concepts siliconés, au milieu d’une fashion Week transhumaniste avec laquelle ils syntonisent leurs fondamentaux, délicatement et discrètement, en épandant sans subtilité le lisier de leur vocabulaire d’épouvante, Donna Harraway et ce con de Teilhard. Auront-ils l’audace de nous offrir de petits dictionnaires de synonymes, des collections de citations liminaires tirées de Kafka sans les faire suivre d’inutiles chapitres qui en diminuent étonnamment la portée ? Qui parmi ces Teilhardeurs exaltés, parmi leurs pontifes et leurs vierges revendicatrices, nous mâchouillera des index véridiques en préambule de leurs conjurations de retards qui n’arrivent plus à rien, afin que l’on tire au clair l’embrouillamini calculé de leurs considérations pompées ? Posséderons-nous bientôt des résumés d’oublis de la part de ces poisseux et herniaires Buvards et Vontsecoucher informationnistes ? oseront-ils, un jour, éditer en complément de leurs vigoureuses lapalissades, émises en salves serrées autour de leurs trous de mémoire, une véritable documentation sur leurs confettis d’emporte-pièces ? Et plutôt que de nous fournir ces abominables contrefaçons, de nous inonder de ces recopillages maladroits d’étudiants gros de leurs ignorances surjouées, de nous jeter ce puzzle de fiches de lectures compressées, de nous faire entendre ces râles de robots devant un miroir, de nous épater avec ces bouquets d’érudition javellisée, nous offrirons-ils en échange un compendium rapide de cette collection de vides hachés menus rédigés par un collectif-machin ? Verrons-nous la fin de ces valses de contraires devenus hypertéliques, chacun s’enfuyant de son côté sur son trottoir d’abattage poursuivi par son taux d’obsolescence qui en garantit les dates de fraîcheur ? Et la fin de ces bousillages d’énoncés dévidés inutilement au fil de livides dissertations enlisées dans un delta de lectures opacifiantes ? Pathétiques samplings qui se sont perdus dans les sables mouvants d’une intelligence fatiguée, rétrécie, portée par de blafards ramasseurs de balles : les maîtres ayant besoin de participants faisant chaîne pour distribuer les rogatons refroidis de leurs falsifications, d’éteindre le feu qui a pris dans leur chapelle et sauver quelques délicates pièces d’un mobilier intellectuel d’école devenu d’un usage problématique. A l’épreuve des événements récents, ces oignons de tulipes se sont fortement dévalués et sont passés de mode. Ces choses surprenantes ne tiennent encore que par leur cours forcé comme on le voit dans les emballements et les embarras de l’ouvrage « Balise ouvrante » de ces John Law du concept (5). Bref, auront-ils l’obligeance de mettre en vente, un jour, des trucs qui auront au moins la touchante élégance de se limiter à leur préface, même abusive, et de passer aussitôt à leur conclusion hâtive, sans charger la mule d’un public en position du lotus ? Il se balance en écoutant les sanglots longs de la gorgeuse motopompe qui les harangue syndicalement dans le bourbier de la vie démolie.
Car finalement, sous les frimas de cet hiver nominaliste qui déferle (6), nous n’apercevons rien de plus que la singulière médiocrité de leurs jugements précédents. Ils ont préféré évacuer, tels des ombres, leurs anciennes persuasions et se soutenir un peu en régurgitant certains correctifs et surnager dans la débâcle sociétale des lèches hébétés – l’insurrection qui rien. Elle les a emportés et dilués dans une bouillie de rhétorique sans usage ; et, sans précaution, les a usés, épaves contre épaves, comme de vieilles monnaies qui ont trop circulé dans une abjecte champignonnière spirituelle. Celle-ci a poussé comme une plante épiphyse sur l’horizontal arbre de la connaissance, sur lequel ils promènent, dans un cercle étroit, leur savoir asservi en résine composite (7).
Ces verbeux incontinents, ces prétendus poseurs de tombes, finiront bien par s’appeler entre eux par le seul nom qui leur convient, que beaucoup leur connaissent depuis fort longtemps (8) à force de les entendre forer leur pépin d’originalité jusqu’à son rien constitutif.
Jean-Paul Floure
NOTES :
- Nous n’exceptons pas, bien sûr, les diverses bouffonneries publiées sur le site Lundimaton et, bien sûr, d’autres distillats issus du même alambic de viscosités. Ils se situent sur le même segment du marché des brimborions et autres colifichets de concurrence dont nous reparlerons dans dix ans, lors de leurs nouvelles éditions.
- La liste, plutôt notoire, en a déjà été dressée sur birnam.fr. On ne se fatiguera pas, ici, à la compléter en y ajoutant les originaux nouveaux arrivants qui ont toutes les peines à se distinguer entre eux. Ils ont en commun la qualité de ne servir à rien de vraiment précis en dehors de leur fonction propagandiste qui en fait l’essentiel du charme décoratif – Stiegler et l’immonde Zizek.
- Nous avions, il y a un quart de siècle, décrit les modestes débuts de ce tunnel de maraîchage – Tiqqun – dans « Etude de zonage » Editions Birnam, février 2001. Nous écrivions, à l’époque, au sujet de ce « protocole des fromages du fond » qu’on devait « lui reconnaître d’avoir établi la performance d’être la revue la plus moderne dans les techniques de falsification, si bien qu’à la lire, on a comme une impression de parcourir un catalogue archéologique des diverses modes en matière de pseudo-critique telles qu’on a pu les voir, car c’est la seule consistance qu’elles ont dans les médias depuis une quarantaine d’années. Elaborées presque toutes dans la triste université du désastre, elles n’ont jamais excité que des naïfs impuissants, et des étudiants en fin de parcours. Après avoir dormi à l’ombre des différentes églises qu’ils ont dû servir silencieusement, ils sont dans la pressante obligation de rejoindre un marché du travail, où ils devront échanger la misérable qualification qu’ils ont obtenue en faisant reluire avec le mauvais cirage de leurs concepts, les quelques tuyaux crevés que leurs professeurs ont asséné sur leurs crânes déficients pendant de longues heures désespérantes. La revue Tiqqun, empilement kitsch de l’ensemble des fatrasies universitaires et médiatiques, est au moins utile en ceci qu’elle peut servir de dictionnaire consultable des falsifications passées, et peut-être à venir. Il semble qu’on la doive conseiller à tout jeune policier du Département des Emotions qui s’exerce dans la littérature de protection et ses manœuvres techniques. » « Valise ouvrante » n’est que l’une des mises à jour de ce qui avait commencé de manière stupéfiante en nous assurant entre autres de cette magnifique et irréfutable découverte, à savoir : « Le travail n’existe pas, hors du système de représentations de la domination. » Il fallait y penser et surtout l’oser pour épater les « camarades ».
- Il n’est que de lire ce consternant exemple du goût inouï que les subalternes manifestent pour ce qui est nouveau du moment que c’est nouveau, c’est-à-dire pour les ternes complications d’une camelote cafardeuse qui plus que de les mettre en gaule, la leur fait perdre irrémédiablement – leur diapason et leur style : « J’ai lu, j’ai vu, ça m’a plu. Ça m’a rappelé des trucs. Des trucs de la fin des années 2000 qui paraissent loin parce que tout file, désormais, à une vitesse ahurissante aujourd’hui. Dans ma croulante de livres, j’ai déniché Contributions à la guerre en cours de Tiqqun. Me suis replongé dedans, curieux, souriant, butinant. Théorie du Bloom, formes de vie, échelles molaires contre moléculaires, empilement de dispositifs, biopouvoir. Un jargon en jardin de raretés : plein de trouvailles. À l’époque j’étais à fond, du moins j’essayais. En vrai, je ramais. J’avais pas (sic) le cortex suffisamment outillé pour m’emparer de certaines ratiocinations philosophico-théoriques – pas sûr que je l’ai aujourd’hui. J’imaginais des trésors à dénicher sous les gloses absconses. Dans les méandres syllogistiques, je me cassais la tronche. Cherchant un genre d’illumination, compréhension ultime des derniers ajustements des masques du Pouvoir. Et de nos impuissances. Nous tapions à côté, comment viser juste ? Ce que j’aimais et qui restait difficilement avouable, parce que suspect d’être l’arme de poseurs élitistes, c’était le style. La forme. La langue. Une façon de produire des énoncés, d’ambiancer les paragraphes, de décloisonner les références. » S. Navarro, sur la revue de compérage des anarchistes gouvernementaux : « A Contretemps ». Correction : question de « taper », c’était plutôt dans les boîtes. Il le dit, ce butineux, et c’est un aveu, qu’il n’est « outillé » que d’un rien normal mais, dans ce siècle de nouveautés, c’est chose qui se répand comme une coulée de boue et mérite le respect par le sacrifice engendré.
- La « dernière voie » ou le retour du fantôme de La Grange Batelière : « Signalons au passage que le terme « bouddhisme » est employé ici comme concept offensif, de manière libre et selon une approche largement inexperte. Il ne s’agit évidemment pas de prétendre à une fidélité ou à une exactitude par rapport à des dogmes, à des tendances historiques, à une tradition et à des pratiques présentes ou passées dont il faut admettre que nous ignorons tout » Balise ouvrante. Nous sommes ici au milieu de la Compagnie du Mississipi ou chez un Madoff. Combien ce Bouddhisme spéculatif – qui par son inexistence a le mérite de sa perfection – vaudra-t-il l’année prochaine sur le marché du « trouvisme » littéraire ? Il semble que ces inepties ont été sculptées au doigt dans du beurre sous la direction d’idéologues coiffés de chapeaux en poil de yack. Il y a d’autres exemples du même tonneau dans ce radeau des médusés.
- Cette « cape d’invisibilité » qui cache le menteur mais pas le mensonge.
- « En général l’histoire des idées traite le champ des discours comme un domaine à deux valeurs ; tout élément qu’on y repère peut être caractérisé comme ancien ou nouveau ; inédit ou répété ; traditionnel ou original ; conforme à un type moyen ou déviant. On peut donc distinguer deux catégories de formulations ; celles, valorisées et relativement peu nombreuses, qui apparaissent pour la première fois, qui n’ont pas d’antécédents semblables à elles, qui vont éventuellement servir de modèles aux autres, et qui dans cette mesure méritent de passer pour de véritables créations ; et celles, banales, quotidiennes, massives qui ne sont pas responsables d’elles-mêmes et qui dérivent, parfois pour le répéter textuellement, de ce qui a déjà été dit. » Michel Foucault, L’archéologie du savoir, 1969.
- « Toute secte a deux noms, celui par lequel elle se nomme et celui par lequel on la nomme » Joseph DE MAISTRE. Devons-nous les faire coïncider, ces noms ?
- Conjurations, Balise ouvrante, LA GRANGE BATELIERE, février 2024
