Bonjour,
[…] Petite note sur un ballon d’essai. Es-tu au courant que les oligarques sont prêts à modifier, ou à tenter de le faire, la constitution de la cinquième république sur un grand nombre d’articles afin de légitimer la prise de pouvoir de mars 2020 ; et, conséquemment, permettre à l’ectoplasme Macron d’effectuer un mandat supplémentaire et de légitimer l’ensemble de leurs corruptions ? Cela s’effectuera, de nouveau, sur la base de la suppression cocasse des élections pendant les élections avec la complicité manifeste de ses supposés concurrents (a), convaincus de leur incapacité à assumer le côté spectaculaire du pouvoir – comme nous l’avons vu l’année dernière : l’Elysée n’étant plus qu’un lieu vide où ne sont placés que des exécutants sous surveillance, simples simulacres de substance concentrant sur eux toutes les hostilités. La fin de la démocratie formelle emmène avec elle les derniers rebuts de la république bourgeoise. Le despotisme cybernétique, tout à ses restrictions et à l’élaboration de sa ligne de conduite en cette matière conflictuelle, veut régner sans les fards républicains et l’ensemble des foutaises politiques sur ce sujet. Il déclare, par ce biais, la fusion accomplie et ouverte des différents pouvoirs, déjà bien avancée sous la cinquième dans sa version gaullienne. Ce despotisme ne veut plus être encombré de crans d’arrêts, confronté à des protestations estimées subalternes et empêtré dans des retards dans sa conversion globaliste et eugéniste, sa marche à l’abîme. On peut même établir un parallèle avec les mésaventures juridiques de Trump ; mésaventures dont les imbéciles de gauche se repaissent. Le survivalisme nihiliste de la classe dominante se distingue de sa précédente forme, plus molle, en affirmant franchement qu’aucune survie ne sera garantie sur les territoires qu’il contrôle. Cette classe a accepté de ne plus être aimée de ses esclaves, avec un certain degré de fatalisme ; elle sait que là où plus aucun respect n’est possible, la police, pour calmer les ardeurs, est la panacée quel que soit le domaine abordé (b). La presque totalité de ses fractions, la verte, la bleue comme la rouge et la noire – on est à Byzance – a déjà rallié ce programme, dont il est facile de rédiger les considérants, ne fût-ce qu’en combattant chez elle toute ligne idéologique divergente décrite automatiquement comme complotiste dès qu’elle touche un aspect quelconque du gouvernement spectral de la société cybernétique – la fameuse « souveraineté populaire » que les puceaux du négatif décrivent comme une chimère alors qu’ils discutent de leurs nouveaux sexes comme si cela était une réalité. L’anti-complotisme est avant tout une soumission décomplexée aux orientations pratiques de la domination. Réduite à son croupion politique, renvoyée à son inexistence, satisfaite de passer dans l’entonnoir médiatique, gonflée à l’hélium pour s’envoler vers ses défaites prévues et éclater comme une bulle d’air, l’opposition, ce qui joue ce rôle dans le Parti médiatique, résume à elle seule cette rapide évolution vers le néant que connaissent ceux qui sont incapables de reconnaître leur ennemi pour ce qu’il est réellement, veulent le combattre avec une hache de bronze alors que celui-ci utilise des missiles – motions de censure contre 49.3, révoltes purement symboliques contre troupes équipées d’armes de guerre, terrorisme sanitaire contre véritables révoltes… Elle ne le sait que trop, mais veut faire durer l’illusion puisque c’est son métier. La « réforme des retraites », ou ce qui est connu sous ce nom, peut servir d’exemple pédagogique ; plus qu’une « protestation de la créature opprimée », ce fut une reprise en mains, et une remise en ordre à épisodes. Et pour la maffia qui gouverne, une escroquerie en bande organisée (c), plutôt réussie.
A bientôt
JPF
(a) Ceux-ci manifestant, à chaque fois, le respect que les imbéciles portent toujours aux scélérats dès qu’ils en rencontrent un (sénateurs vs Sifaoui).
(b) Elle croit que la dissolution des « Soulèvements de la terre » fera disparaître ce qui les a engendrés, comme elle croit qu’en changeant les noms, la réalité peut disparaître, ou qu’en pratiquant l’inversion systématique elle pourra se faire oublier : l’ignoble bétonneur Lafarge, dont on sait d’où il vient et avec qui il a collaboré, devenu l’innocence même alors que ces opposants, équipés de flûtes, sont qualifiés de terroristes. A ce sujet, les médias occidentaux viennent d’inventer une nouvelle théorie militaire grâce à leurs ganaches de plateaux : la contre-offensive arrière, toujours victorieuse, dans le champ de mines dynamique. Le domaine de la réalité virtuelle s’étendant toujours plus loin, perdant chaque jour tout point de contact avec le monde réel, celui-ci en est venu à être ressenti comme un véritable complot quand il se manifeste. La dénommée Aumercier, psychanalyste foucaldo-lacanienne finira par nous l’écrire, ce texte, en frallemand et beau comme du Scholz traduit : La réalité comme complot : sur l’ennemi intérieur.
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