L’ANALOGIE STRUCTURALE

première contribution à la critique de la logique politique (1972-1976)

quatrième édition

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A

DU SPECTACLE

1

La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production cybernétique s’annonce comme une immense accumulation de spectacles.

2

Le spectacle est l’unique production de la société cybernétique. Il est constitué de signes qui véhiculent des informations. La production des signes ne peut donc se comprendre que comme moment intermédiaire assujetti entièrement à cette finalité. Le signe ne prend son sens, c’est-à-dire ne devient porteur d’information, que dans sa confrontation au tout organisé des autres signes ; alors seulement il acquiert sa valeur d’information.

3

Le spectacle est un au-delà de la marchandise, il résulte de la substitution à la valeur d’usage du signe et la valeur d’échange de la valeur d’information.

4

Un signe est la représentation d’une valeur d’usage perdue. C’est pour cela qu’on a pu dire qu’il est la valeur d’usage de la représentation.

5

Une information est la valeur d’échange arrivée à son plus haut degré d’abstraction.

B

DES ECHANGES

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Les spectacles ne peuvent point aller d’eux-mêmes au marché ni s’échanger eux-mêmes entre eux. Il nous faut donc tourner nos regards vers leurs gardiens et conducteurs, c’est-à-dire vers leurs organisateurs. Nous les nommerons LOGICIENS. Ces derniers devront s’ériger en organisateurs du mouvement des spectacles, mouvement qui réalise leur confrontation en tant que signes au tout des autres signes, moment au cours duquel ils acquièrent leur valeur d’information, où ils se réalisent comme spectacle.

C

INFORMATION OU CIRCULATION

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L’information est un spectacle comme les autres, qui prend une signification supplémentaire parce qu’elle est le commun médiateur de tous les autres spectacles ; elle permet cette confrontation qui réalise les signes en tant que spectacles.

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La métamorphose des spectacles qui, de signes se transforment en informations, puis qui d’informations vont se retransformer en signes plus riches, puisque véhiculeurs d’informations, c’est-à-dire en spectacles réalisés est un fait essentiel de la société cybernétique.

9

La circulation des spectacles ou leur orchestration exige une organisation centralisée et unitaire, car la complexité et le nombre des échanges d’informations et de signes est telle qu’elle ne pourrait se dérouler convenablement si l’organisation des échanges n’avait pas les moyens pratiques de contrôler tous ces échanges.

9 Bis

Car c’est la circulation qui est structurante, et pas autre chose : parce qu’elle implique la question des qualifications. Mais, pour se perpétuer, elle doit être destructurante, compte tenu des qualifications des transformations qu’elle exige pour que s’enrichisse le monde spectacliste. Elle nécessite donc dès son origine une logique qui l’unifie à trois titres :

elle bat monnaie (information commune, qui implique et contrôle les communications dès le début) ;

elle est idéologie (statut du monde qu’il faut admettre pour y demeurer) ;

elle fait loi (norme rendant compatibles les opérations du système de production)

La logique, qui unifie en séparant, matérialise simplement la contradiction contenue dans la nécessité d’entretenir la circulation : contradiction entre unité (éclatement des choses qui circulent) et centralisation (valeurs communes).

D

LA FORMULE GENERALE DE LA CYBERNETIQUE

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La circulation des spectacles est le point de départ de la cybernétique. Elle n’apparaît que là où les conditions historiques ont permis le plein développement et l’unification du capital jusqu’à l’apparition des premières crises de production des sociétés capitalistes. Le spectacle se présente alors comme une résolution satisfaisante de ces contradictions mêmes. L’histoire moderne de la cybernétique remonte à la fin du XIXème siècle.

11

La formule générale de la cybernétique est : structure 1 —spectacle—structure 2

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La circulation des spectacles n’a comme finalité que de réaliser une plus-value de structure, ce qui, traduit en termes concrets, est une plus-value de pouvoir pour les organisateurs, parce que la structure qui est la forme de leur organisation s’enrichit. Le spectacle en est l’instrument.

E

ORIGINE DE LA FORCE D’ORGANISATION

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La plus-value de structure ne provient pas de la structure elle-même, ni même du spectacle, mais de l’exploitation de la force de travail de ceux qui produisent toute la richesse sociale sans en être les propriétaires : producteurs de signes et de l’organisation, réduits à être les constructeurs, les spectateurs et les victimes de leurs propres productions : les spectacles (« Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation » G. Debord). Le prolétariat de l’époque cybernétique est le plus déshumanisé de toute l’histoire, et rien de pire ne peut plus se concevoir. La société cybernétique est bien le dernier ordre social qui puisse encore séparer les humains en deux classes, en assurant l’exploitation maximale de ceux qu’il dépossède.

F

PRODUCTION DE SIGNES

&

PRODUCTION DE PLUS-VALUE

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Il existe un signe qui est à l’origine de tous les autres, c’est la vie Ce signe créateur de tous les signes est l’unique bien que possède une certaine classe sociale : le prolétariat ; et c’est l’achat continu de ce signe, échangé contre une place dans les rouages de la société cybernétique, qui sera à la base de la production du spectacle. Bien entendu, la vie envisagée comme signe est la négation de la vie même.

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La vie ne se détruit plus pour se reproduire (dans le jeu, dans l’amour…). Elle ne doit pas se dissiper n’importe où, de manière improductive pour les logiciens. Elle va donc se nier dans des structures. Les prolétaires deviennent des éléments de ces structures. C’est pourquoi le rapport de production de la société cybernétique prend le nom d’ELEMENTARIAT.

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Tous les moments de la vitalité (ce qu’on appelle les passions) sont ainsi réduits à l’état de forces de travail, qui s’ajoutent aux forces de production précédemment mobilisées (culture et fabrication), c’est-à-dire vendues par les prolétaires à leurs maîtres traditionnels.

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La production de plus-value de structure est l’activité principale de la société cybernétique ; la circulation des spectacles est le moment visible où se réalise cette plus-value, mais cette circulation ne crée pas en tant que telle de plus-value de structure. La plus-value de signe se constitue dans le secteur de production des signes, par le surtravail du prolétariat qui les produit. Dans le secteur de circulation des signes, se constitue alors l’information qui confère au signe la valeur l’accomplissant comme spectacle. Un tel processus est lui-même producteur de signes (le processus de circulation n’est pas impersonnel : il se fait par une participation accrue du prolétariat aux structures), le même prolétariat participant au spectacle, signe de sa première dépossession qui s’enrichit ici une deuxième fois de la représentation de sa propre vie perdue. La vitalité humaine étant dans sa totalité source de valeur sociale, le prolétariat ne cesse jamais de produire des signes que les logiciens savent utiliser.

G

STRUCTURE VARIABLE & STRUCTURE CONSTANTE

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L’organisation du secteur de production des signes nécessite qu’une partie de la structure y soit toujours investie ; elle représente la forme du pouvoir de la classe des organisateurs sur le secteur de la production des matériaux nécessaires à son activité : c’est la structure constante (parce qu’elle ne peut pas par un mouvement propre modifier son état).

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L’organisation de la sphère de circulation des spectacles constitue l’autre partie de la structure, qui représente la forme et le sens que doivent prendre les échanges au cours de la métamorphose des spectacles ; ce mouvement ininterrompu des échanges manifeste le pouvoir en acte (qui réalise sa plus-value de structure) : c’est la structure variable.

H

LE TAUX DE LA PLUS-VALUE DE STRUCTURE

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Le taux de la plus-value de structure est donné par le rapport

Surtravail

Travail nécessaire

Avec la nouveauté très raffinée que :

Surtravail = surtravail dans la production des signes + surtravail dans la participation aux spectacles.

I

LA JOURNEE DE TRAVAIL

LE SALAIRE

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La journée de travail est égale à la journée tout entière, y compris le temps de sommeil ; le cybernéticien peut dire que tous les humains travaillent fraternellement à la gloire du spectacle.

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Le concept de «  vie quotidienne » définit précisément le lieu de travail de la production cybernétique, parce qu’elle est la réunion des structures productives.

L’entretien de la force de travail est rétribué par une information : la qualification. Tous les échanges entre individus sans exception sont dominés par la politique des qualifications.

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Le temps est maintenant divisé à l’infini par l’acte productif. On n’est jamais totalement « à soi ». La pauvreté moderne est cette privation-même (privation du plaisir de vivre, c’est-à-dire de l’usage libre des passions) qui a deux pôles : l’ennui (le fait d’être astreint au lieu de travail) et l’angoisse (les problèmes de l’emploi).

J

TAUX & MASSE DE LA PLUS-VALUE DE STRUCTURE

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La société cybernétique se rend maîtresse du travail et de la vie, c’est-à-dire parvient à courber sous sa loi la force de travail et la vie en mouvement ou le travailleur lui-même. L’intelligentsia veille à ce que le prolétaire exécute son ouvrage et participe à la réalisation du spectacle avec le degré d’intensité requis. Cette intensité détermine le taux de sa plus-value.

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L’intensité de l’aliénation du prolétariat étant maximum, comme nous venons de le voir, la somme des plus-values ne peut varier que si la masse des signes produits augmente, puisque son taux est fixe, et cela entraîne une augmentation du nombre des spectacles en mouvement.

K

UNITE DE PRODUCTION DES SIGNES

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On voit que l’augmentation de la masse des spectacles ne peut être obtenue que par une multiplication des classes d’équivalence qui contrôlent la production : un accroissement de la division du travail. A la limite, il faut qu’un même acte de production soit productif dans le plus grand nombre de structures.

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La division des activités est poussée à sa dernière extrémité, afin que l’enrichissement de la structure soit le plus grand possible. Toutes les activités sociales sont astreintes à cette loi d’airain, parce qu’il est absolument vital pour la société cybernétique de cloisonner tous les moments qui constituent son mouvement, de manière que puissent se réaliser avec l’intensité maximale la métamorphose des spectacles, c’est-à-dire la confrontation des signes au tout des autres signes, laps de temps où l’unification de toutes les séparations permet de justifier par une sorte de communion gigantesque l’existence d’un bonheur de vivre. Mais aussi parce que le moindre accroc dans ce cloisonnement jetterait à bas le masque suave de la direction cybernétique, laissant ressentir à tous le vide horrible d’un monde mort.

L

LA LOI DE L’ACCUMULATION CYBERNETIQUE

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La métamorphose des spectacles est le nerf du mode de production cybernétique. L’accumulation de structures, qui est à la fois le résultat et l’origine de la métamorphose des spectacles, est la loi de ce mode de production. Le mouvement croissant de l’enrichissement des structures est en même temps celui de l’enrichissement du pouvoir des logiciens, cela étant une simple conséquence de cette loi, puisque c’est la classe dominante qui profite directement de cette accumulation. L’existence d’un prolétariat, qui est le moteur de ce mode de production, est à l’origine de cette loi. Le mouvement des spectacles doit se dérouler continûment ; or il a pour conséquence l’enrichissement de la structure globale, et donc l’augmentation du volume des spectacles en mouvement. La stagnation ou l’arrêt du mouvement des spectacles, par le vide alors créé, engendrerait une explosion de très grande violence : soit pour réclamer la reprise du mouvement des spectacles (comme le prévoit plus ou moins la structure elle-même), soit pour achever définitivement l’histoire de l’aliénation.

29

La puissance logicienne porte ainsi dès sa naissance la marque tragique de sa déchéance. Ceci explique le peu de violence qu’elle prodigue afin d’éliminer le capitalisme dont elle la fille directe, parce que son activité aliénée à celle de la bourgeoisie (à l’époque du managering) est bien plus confortable à tous points de vue. Elle ne s’émancipe de cette dernière que poussée par les événements, c’est-à-dire en concurrence directe avec le prolétariat quand le fonctionnement capitaliste est vraiment à bout de souffle, ce qui revient à dire qu’aucune réorganisation cybernétique de celui-ci n’est plus viable. Se présentant alors comme la classe de l’organisation de la conscience prolétarienne, seule détentrice de la rationalité humaine, l’intelligentsia accomplit la dernière scission possible de l’Histoire : celle entre les moyens de production et leur organisation (scission qui s’ajoute aux deux précédentes – entre les moyens de production et les producteurs, entre les producteurs et leurs produits). « Le travailleur ne se produit pas » (G.DEBORD) ; il ne produit pas lui-même l’organisation de sa propre production, il produit une puissance indépendante : l’organisation de la production.

M

LE PROCESSUS DE CIRCULATION DE LA STRUCTURE

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Le processus de circulation de la structure présente un mouvement circulaire, dans lequel il y a trois pôles distincts mais qui, considérés dans leur unité, produisent le phénomène nommé : production cybernétique. Ce sont : la structure d’information, la structure productive et la structure spectacliste. L’analyse du spectacle a mis en lumière trois faits, qui sont le signe, le spectacle et l’information, auxquels correspondent les trois structures définies ci-dessus.

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Le premier circuit de la structure est : Information 1—Spectacle 2—Signe 1— Spectacle 2— Information 2 ; où Information 2 est plus riche qu’Information 1. Voici la loi du circuit de la structure d’information, qui traduit la manière dont elle s’enrichit ( plus-value de structure d’information).C’est, par exemple, le cycle de l’usage des spectacles dans la population et de sa récupération informationniste.

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Le deuxième circuit de la structure est : Signe 1 —Spectacle 2—Information 2—Spectacle 3—Signe 1. Ceci est la loi de la structure productive, qui traduit la manière dont elle s’enrichit (plus-value de structure de production). Voilà ce qui invite à poursuivre la production des signes.

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Le troisième circuit de la structure est : Spectacle 2—Information 2—Spectacle 3—Signe 2—Spectacle 4 où Spectacle 4 est plus riche que Spectacles 3 ; 2 ; 1 ( plus-value de structure spectacliste). Et voilà ce qui suit : l’augmentation du spectacle de l’ordre lui-même.

N

LES TROIS FORMES DU PROCESSUS DE

CIRCULATION

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Ces trois circuits ont en commun qu’ils participent à un accroissement de la structure générale en accroissant chacune des trois composantes de cette structure, et aussi qu’ils se manifestent chacun comme une métamorphose particulière d’une des composantes de la structure.

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Ces trois circuits sont également distincts, parce qu’ils opèrent sur des moments du processus cybernétique qui sont irréductibles les uns aux autres, et qui appellent des formes d’organisation sociales distinctes par leurs origines (par exemple, l’université, l’urbanisme, les mass média, pris dans un sens très large : secteurs qui valident les informations, les signes, les spectacles). Considérée globalement, leur triple métamorphose réalise le processus d’enrichissement de la structure d’organisation, et corollairement l’enrichissement du pouvoir des logiciens.

O

LE TEMPS DE CIRCULATION

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Aux trois circuits correspondent trois temps, et tout le problème pour la classe des organisateurs est d’assurer le mouvement circulaire du processus de la production cybernétique le plus rapide, le plus fluide possible. Et ce problème est difficile à résoudre car, pour une variation linéaire de la masse en mouvement, il faut s’attendre à un accroissement exponentiel des difficultés de circulation, donc du temps de circulation ! Voilà pourquoi le temps des logiciens est un temps pseudo-cyclique, tout comme celui de leurs ancêtres : les bourgeois.

P

LES FRAIS DE CIRCULATION

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La nécessité de réduire les frais de circulation est à l’origine de l’accroissement relatif de la structure constante par rapport à la structure variable. Dans la société cybernétique, les frais de circulation sont l’organisation de la circulation (et non plus son prix).

Q

LA ROTATION DE STRUCTURE

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La structure globale, ou la société cybernétique dans son ensemble, effectue du fait de tous ses cycles internes une pseudo-rotation, ressemblant étrangement à la boule de neige qui descend sa pente, condamnée qu’elle est à accroître son volume.

R

LA LOI DE BAISSE TENDANCIELLE DU TAUX DE PROFIT

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Le taux de profit de la structure est donné par le rapport du taux de plus-value de structure à la masse de la structure.

40

Le taux de plus-value de structure est constant dans le mode de production cybernétique, car, comme nous l’avons vu, l’exploitation y est menée à un degré extrême. En conséquence, la masse de structure augmentant constamment (du fait de la plus-value), le taux de profit va diminuer parallèlement, pour tendre vers zéro.

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La baisse du taux de profit de la structure et l’accumulation accélérée (l’augmentation de la masse de la structure) ne sont que des expressions différentes du même processus : elles expriment en effet toutes deux le développement du nombre des spectacles en cours de réalisation. De son côté, l’accumulation accélère la baisse du taux de profit, dans la mesure où elle implique la concentration de l’organisation sur une plus grande échelle et, par suite, une composition supérieure de la structure. D’autre part, la baisse du taux de profit augmente également l’intensité de la concentration de l’organisation, c’est-à-dire de sa transformation en organisation plus forte.

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En outre, dans la mesure où le taux de profit de la structure est le moteur de la production cybernétique (l’intérêt qu’ont les logiciens à poursuivre leur activité), comme la mise en valeur de la structure en est le but, sa baisse ralentit la formation de nouveaux secteurs d’organisation, apparaissant ainsi comme une menace pour le développement de la production cybernétique.

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On peut désormais constater que l’exploitation de l’humanité, du fait même qu’elle a pour but de concentrer quelque chose d’inhumain, n’a pas les moyens de se poursuivre indéfiniment. Un point doit être atteint où la poursuite de la production asservie dépenserait plus de structure qu’elle n’en créerait, les frais de circulation devenant supérieurs à la plus-value escomptée.

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Le mode de production cybernétique rencontre, dans le développement des forces d’organisation, une limite qui n’a rien à voir avec la production de l’organisation comme telle. Et cette limite particulière démontre le caractère étroit et condamné du mode de production cybernétique ; elle démontre que ce n’est pas un mode de production de l’organisation absolu, mais bien qu’à un stade donné de son développement, il entre en conflit avec son développement ultérieur, sans espoir cette fois de voir naître en son sein un nouveau rapport de classe qui sauve la domination, comme lui-même l’avait sauvée, quand défaillait le système social capitaliste. La classe des logiciens est la dernière qui pourra prétendre dominer l’espèce humaine ; son règne est une triste histoire : tout d’abord résignée au rôle piteux de chien de garde du capitalisme, elle est menacée, quand l’agitation prolétarienne précipite son émancipation, par l’affreuse perspective d’y être prématurément éliminée, qui lui éviterait cependant (on l’aura compris) de disparaître tragiquement au terme d’une courte et incertaine période de puissance absolue. Elle aura eu le temps d’exposer à l’univers la face hideuse de l’inhumanité absolue, qui préparait sa venue dans les millénaires : celle de la classe la moins autonome et la plus puissante de l’Histoire. Le prolétariat des villes modernes sait déjà à qui il a affaire, et qui est son pire ennemi, ce qu’il fera bien de bien savoir !

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(SUPPLEMENT AU TITRE F : PRODUCTION DE SIGNES ET PRODUCTION DE PLUS-VALUE)

17 bis

La division entre secteurs de production et de réalisation était précédemment repérable dans le temps. A l’époque cybernétique, elle n’est repérable que dans un espace multi-linéaire. Le temps tel qu’il était considéré (cf. Marx : «  la plus-value ne provient que de la durée prolongée du travail ») était purement un espace unidimensionnel. Désormais, il faut que le propriétaire de la force de travail ne la vende que pour un espace déterminé, car s’il la vend en bloc, une fois pour toutes, il se vend lui-même. Pour cela, il est un travailleur libre. Cependant, « la valeur que la force de travail possède et la valeur qu’elle peut créer diffèrent toujours de grandeur ». La question irréductible de la réalisation, c’est maintenant : tout le temps, mais ici et ailleurs ; la reproduction suivait un cercle ; elle s’inscrit à présent dans une sphère. L’accroissement de structure suit les lois de la topologie, qui définit la possibilité de fermeture dans tous les cas, c’est-à-dire d’enrichissement par l’usage échangiste des produits passionnés.

17 ter

Sans parler des avatars de la lutte des classes (problème du débordement), la possibilité topologique de réalisation de la plus-value se résout d’une manière aussi problématique que dans le système marchand, la valeur des informations réglant tant qu’elle le peut l’ensemble des échanges, ce qui veut dire que : la masse informationnelle en circulation doit être suffisante pour réaliser la valeur des spectacles.

 

(MODIFICATION DU TITRE G : STRUCTURE VARIABLE ET STRUCTURE CONSTANTE)

18 bis

L’organisation de la sphère de circulation des spectacles constitue l’autre partie de la structure constante, qui représente la forme et le sens que doivent prendre les échanges au cours de la métamorphose des spectacles ; ce mouvement ininterrompu des échanges manifeste le pouvoir en actes (qui réalise sa plus-value de structure).

19

Une autre partie de la structure qui est transformée en qualifications change au contraire de valeur dans le cours de la production. Elle reproduit son propre équivalent plus un excédent, une plus-value qui peut elle-même varier et être plus ou moins grande. Cette partie de la structure se transforme sans cesse de grandeur constante en grandeur variable. C’est pourquoi nous la nommerons : partie variable de la structure, ou plus brièvement : structure variable.

1972-1976 HEGEL MATERIALISTE

H.G.H

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