Birnam

IELS ET SON CLIMAX – LA NAISSANCE DU « DIPLÔME DE GREVE »

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Bonjour,

Dans le cadre des mobilisations actuelles contre la réforme des retraites, nous, étudiant·es du Master Études sur le genre, avons rédigé une lettre d’intention à l’équipe pédagogique de notre formation avec différentes revendications. Nous vous la transmettons pour que les étudiant·es des différentes mentions de l’EHESS puisse s’en inspirer et demander, ainsi, de tels aménagement s’iels le souhaitent.

Cordialement,
Les étudiant·es du Master Études sur le genre

« Objet : Lettre à destination du conseil pédagogique du master Études sur le genre au sujet de l’impact de la mobilisation en cours sur nos conditions d’études

Comme vous avez pu le constater, ces derniers mois ont largement été touchés par le mouvement de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, ainsi que par la répression par les forces de l’ordre. De nombreux cours ont d’ores et déjà été annulés en raison de grèves des transports ou grèves du personnel enseignant, que nous soutenons et auxquels nombreux·ses d’entre nous participent. Par ailleurs, nous ne pouvons pas nier l’impact de cette mobilisation sur nos conditions d’études et notre santé mentale, qu’on soit mobilisé·es ou non.

Pour ces raisons, les étudiant·es du master d’Études sur le genre, réuni·es le 27 mars 2023, ont pris les décisions suivantes dans l’objectif de simplifier la fin de l’année universitaire.

Nous souhaitons d’abord adapter les cours et leurs modes d’évaluation aux conditions actuelles d’études en demandant :
La transmission systématique d’un support écrit de cours de la part des enseignant·es pour permettre aux étudiant·es en difficultés de mieux suivre les cours ou pour que les étudiant·es engagé·es puissent les rattraper. Précisons qu’il ne revient pas aux étudiant·es de prendre en charge cette tâche.
La levée d’assiduité dans tous les cours suivis par les étudiant·es du master Études sur le genre (fin des cahiers de présence en début de cours, fin des notes de participation, etc)
De proposer systématiquement un mode de validation alternatif aux exposés oraux *
Le refus du recours au distanciel pour contourner les mobilisations (grève, blocages, manifestations etc).
La mise en place d’une note plancher améliorable de 16 pour tout travail rendu, y compris le mémoire d’étape et le rapport de stage. (1)
Dans cette continuité, nous demandons que les professeur·es ne nous donnent pas de travail supplémentaire en raison des grèves et de l’impossibilité de maintenir leur cours
Le refus de décaler les séances de séminaires « ratées » du fait des grèves, manifestations, blocages etc
La banalisation des cours les jours de grève nationale
Le report de la date limite du rendu du mémoire d’étape au 1er juillet
L’instauration d’une deuxième session d’évaluation des mémoires en septembre pour les étudiant·es de M1

Nous souhaiterions que tous les enseignant·es du master aient discuté de ces modalités d’évaluation avec leurs étudiant·es avant le mercredi 12 avril dans le but de ne pas rester dans le flou.

Enfin, dans ce contexte de mouvement social, nous encourageons les réunions et rassemblements estudiantins afin de s’organiser ou, tout simplement, pour renforcer les liens de solidarités.

Les étudiant·es du Master Études sur le genre de l’EHESS »(2)

EHESS

*Souligné par Birnam.fr. 

(1) On pourrait appliquer utilement ce sage protocole dans de nombreux domaines ; et en particulier dans les études de médecine où l’on pourrait débuter avec « une note améliorable de 18 ». Il est regrettable qu’un tel appel n’ait pas suscité un plus grand enthousiasme chez les maçons, les mécaniciens ou les pilotes d’avions, ou tout autre corps de métier dont de très anciennes traditions exigent, encore et malheureusement, un certain degré de connaissances ou de compétences.

Ces connaissances, ou ce qu’il en reste après vérification au point de contrôle autogéré par un personnel qualifié, devront être « simplifiées » (**), car n’étant plus adaptées au fonctionnement de la société cybernétique. Elles seront sanctionnées par un « diplôme de grève » ou « diplôme de non-étude » obligatoirement délivré à toute personne qui aura commencé quelque chose qu’elle n’aura pas fini, quelle que soit la spécialité qu’elle a choisie ou que l’on a inventée spécialement pour lui plaire et quel que soit le nombre de sexes ou de traits d’unions qu’elle aura à disposition pour bavarder ou écrire sa révolte sublime ; discipline qu’elle a suivie par nécessité et de très loin, tandis qu’une machine rédige ses recopillages.

Ce diplôme sera, bien sûr, garanti par les plus hautes autorité.e.s du pays dans tous les casinos du savoir qu’elles gèrent. Il devra être remis, afin d’être rejoué avec un succès croissant dans la vie quotidienne, avec une somme de dédommagements, plutôt appréciable, en raison des multiples atteintes cognitives subies par les impétrant.e.s, après un nombre indéterminé d’années dans la stabulation scolaire où les liens de solidarité se seront mécaniquement renforcés chaque jour entre les étudiant.e.s, entre ceux-ci et leurs enseignant.e.s, et cela « tout simplement »… Les opérations de simplifications devront, dans ce domaine si particulier, être conduites avec discrétion dans un entre-soi feutré, et non pas spectaculairement comme en Chine autrefois.

Nous appelons donc modestement Lundimouton – l’organe de toutes les passivités agitées – à relayer cet appel des vétérinaires du lien social ou nouvelle police à s’organiser sur de nouvelles bases, pour un non-résultat, afin de nous expliquer, par exemple, le remarquable (W)aterl’eau de Sainte-Soline ( ) dont on nous dit et raconte qu’il fut un piège mais aussi, selon des paramètres changeants, une extraordinaire victoire où les fermes joueurs de flûte, barons et aboyeurs de l’écologisme ont engagé spontanément, par une « erreur tactique » bien calculée, leurs troupes aguerries dans un petit massacre entre complices – le fameux bouffe-tout et ses bonifications – pour se redonner de la réputation et du courage médiatique avant l’insurrection qui arrive selon la rumeur bureaucratique – comme on pose des banderilles sur un taureau pour l’épuiser.

(**)  « supprimées » selon l’ancien dictionnaire.

(2) genre qui est en nette progression.

( ) Nous renvoyons ici, bien sûr, à un fameux concept belge, trop peu utilisé lors des révoltes avortées : c’est ce qui explique leurs dramatiques échecs, en sonne le glas derridien en quelque sorte. « Ce concept est le ( )hole complexe ou complexe du ( ) trou qui aujourd’hui, pourrait être rebaptisé Complexe de Sainte-Soline.

Le concept, dans sa graphie même, exprime l’idée à laquelle il renvoie. La parenthèse vide devant le mot hole non seulement dessine un trou ( ), mais, en anglais, fait l’apocope d’un éventuel « w », (w) hole, c’est-à-dire aspire ou suspend le mot tout (whole). Le concept est la négation par le trou, de la totalité. Mais cette totalité, ainsi niée, est en quelque sorte conservée dans l’écriture même du concept, par le vide, la parenthèse ( ) qu’elle laisse après elle ». Lundimâtin, numéro 377.

Astucieux n’est-ce-pas ?

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